Les liens entre l’extrême droite française et la Russie font désormais souvent la Une, mais cet ouvrage est le premier à les mettre en perspective sur un siècle.
Entre 1917 et 1945, la France a été une base arrière essentielle des Russes antisoviétiques, qui se sont greffés aux soubresauts de l’extrême droite hexagonale. Relier Paris, Berlin et Moscou est devenu une utopie mais aussi une pratique. Avec la Guerre froide, l’anticommunisme a redéfini les positionnements, mais certaines extrêmes droites ont vu Moscou comme un rempart contre Washington et sa société du melting-pot. La chute de l’Union soviétique et l’ère Poutine ont dessiné un nouvel arc : la Russie devient un modèle politique, et exerce une influence directe sur les formations françaises. Toutes les dynamiques mises en place pendant un siècle convergent lors de l’invasion de l’Ukraine.
L’enjeu dépasse ainsi la question des forces partisanes : il s’agit de définir les zones entre guerre et paix. Observer les relations nationalistes entre France et Russie, c’est comprendre comment la diffusion patiente de discours permet de façonner les politiques étrangères et les rivalités géopolitiques.
Spécialiste de l’extrême droite, Nicolas Lebourg est chercheur associé au CEPEL (CNRS-Université de Montpellier). Cet ouvrage s’inscrit dans les travaux qu’il mène au sein du programme « Internationalisation des droites radicales en Eurasie » du SIRICE (CNRS-Université Paris 1).
Olivier Schmitt est professeur de relations internationales au Centre d’études sur la guerre de l’Université du Sud-Danemark. Ses travaux portent sur les questions de défense, la sécurité européenne, et le rôle des idéologies dans la perception de ces enjeux.
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