Le temoin jusqu-au bout - une lecture de victor klemperer - illustrations, couleur
Georges didi-huberman
Être témoin : être sensible. En quel sens faut-il l'entendre ?Dans un procès, on ne demande au témoin que d'être précis, puisque ce sont des faits qu'il s'agit de rendre compte. Mais celui qui décide de témoigner contre vents et marées, sans que personne ne lui ait rien demandé, se tient dans une position différente : il porte aussi en lui l'exigence d'un partage de la sensibilité. Il considère implicitement que ses émotions constituent en elles-mêmes des faits d'histoire, voire des gestes politiquesC'est ce que montre une lecture du Journal de Victor Klemperer tenu clandestinement entre 1933 et 1945 depuis la ville de Dresde où il aura subi, comme Juif, tout l'enchaînement de l'oppression nazie. Témoignage extraordinaire par sa précision, en particulier dans l'analyse qu'y mena Klemperer - qui était philologue - du fonctionnement totalitaire de la langue. Mais aussi par sa sensibilité. Par son ouverture littéraire à la complexité des affects, avec la position éthique - celle du partage - que cette sensibilité supposaitEntre la langue totalitaire, qui ne se prive jamais d'en appeler aux émotions sans partage, et l'écriture de ce Journal, ce sont donc deux positions que l'on voit ici s'affronter autour des faits d'affects. Combat politique lisible dans chaque repli, dans chaque inflexion de ce chef-d'oeuvre d'écriture et de témoignage.
Disponible sous 7 à 15 jours
EAN
9782707347541
Éditeur
MINUIT
Collection
Essais
Date de parution
03/03/2022
Format
15 mm x 185 mm x 135 mm
Nombre de pages
160
Presentation
Broché
Autres parutions de cet auteur
Où nous trouver ?
17 bis Rue Pavée
75004 Paris
75004 Paris
Horaires d'ouverture
Horaires de décembre : 7j /7 de 10h30 à 20h en semaine et de 10h à 20 h le week-end ! ( de 11 h à 19h30 pour le café)
Jours de fermeture : 25/12 et 01/01
Nous contacter
01 43 70 34 74