Hervé Di Rosa parcourt le monde depuis deux décennies en quête de techniques traditionnelles, qu'il fait siennes pour sa création de personnages, d'êtres polymorphes et exubérants. Ses voyages l'ont amené de la Bulgarie au Ghana en passant par le Viêtnam, le Mexique, l'Éthiopie, la Corse, Cuba, le Cameroun, l'Afrique du Sud, Israël. Il y a découvert et pratiqué la vannerie avec des câbles téléphoniques, la technique des icônes bulgares, celles des laques vietnamiennes, de la peinture d'enseignes au Ghana ou encore des appliques au Bénin.Mais, dès son émergence sur la scène artistique française - sur laquelle Hervé Di Rosa arrive au début des années 1980, initiant, avec François Boisrond, Rémi Blanchard et Robert Combas, un mouvement artistique baptisé «Figuration libre» -, l'artiste crée des personnages, comme Hank, La Péteuse, Monsieur Tube, La Femme à tête plate, les célèbres Renés, qu'il installe dans son DirosalandAujourd'hui, fort de ses voyages, de ses apprentissages et des personnages de sa mythologie initiale, l'artiste présente cette exposition, sous-titrée Les Hétéronymes d'Hervé Di Rosa en référence à Fernando Pessoa, comme s'il s'agissait de la création de plusieurs personnalités. «Je suis le scénario vivant dans lequel apparaissent divers acteurs jouant différentes oeuvres», explique-t-il. Tout au long du parcours, il cherche à montrer sa diversité créatrice à travers ses expériences picturales récentes, en particulier le recours au numérique. Il y a un aspect multidimensionnel qui s'incarne in situ, en fonction de l'espace même des salles de la villa Tamaris. Cet ouvrage, qui fait une large place aux images en 3D et au déroulé des paysages imaginaires de l'artiste, n'est donc ni une rétrospective ni une monographie, mais une expérience pour un autre monde autour des mondes singuliers d'Hervé Di Rosa.