« Racismes d’État, xénophobie institutionnelle ou de même nature, discriminations systémiques engendrées par des politiques publiques ou favorisées par l'absence de prise en compte de leur gravité, ce sont là nos objets. »
Depuis un certain nombre d’années, les procès en séparatisme et en communautarisme se sont multipliés. Procès intentés non plus seulement par l’extrême droite, dont on connaît les outrances, mais aussi par des intellectuels respectables et des responsables politiques soi-disant modérés. Le but d’une telle offensive ? Discréditer comme un pur et simple délire la tentative de nommer les discriminations systémiques. Ainsi, le racisme ne pourrait exister dans notre république puisqu’il y est interdit au nom du principe d’égalité qui la fonde ; prétendre le contraire reviendrait à tout confondre, à se vautrer dans l’outrance, à se ranger du côté de ceux qui menacent les institutions.
L’offensive a pris une telle ampleur qu’il fallait y apporter une réponse précise. Contre les amalgames et les caricatures, cet ouvrage propose l’étude de deux concepts – ceux de racisme d’État et d’État raciste – dont il retrace la genèse et définit les strictes conditions d’application. Non, dire qu’une xénophobie d’État s’exerce à l’encontre de certaines populations ne revient pas à comparer la France d’aujourd’hui à l’Afrique du Sud de l’apartheid. Mais, si l’on doit se garder des comparaisons hâtives, on doit aussi examiner, dans leur glaciale variété, les pratiques réelles, passées et présentes, des régimes dits démocratiques, sur le plan intérieur comme à l’étranger. Il en va de l’efficacité du combat contre le racisme et la xénophobie.
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